• music, lyrics, vocal : Oldelaf et Monsieur D

    illust : Ecole des Métiers du Cinéma d'Animation

    album : l'Album de la maturité

    date : 2006

     

    lyrics

    Pour bien commencer
    Ma petite journée
    Et me réveiller
    Moi, j'ai pris un café
    Un arabica
    Noir et bien corsé
    J'enfile ma parka
    Ça y est je peux y aller

    « Où est-ce que tu vas ? »
    Me crie mon aimée
    « Prenons un kawa
    Je viens de me lever »
    Étant en avance
    Et un peu forcé
    Je change de sens
    Et reprends un café

    A huit heures moins l'quart
    Faut bien avouer
    Les bureaux sont vides
    On pourrait s'ennuyer
    Mais je reste calme
    Je sais m'adapter
    Le temps qu'ils arrivent
    J'ai l'temps pour un café

    La journée s'emballe
    Tout le monde peut bosser
    Au moins jusqu'à l'heure
    De la pause-café
    Ma secrétaire entre :
    « Fort comme vous l'aimez »
    Ah mince, je viens d'en prendre
    Mais maintenant qu'il est fait…

    Un repas d'affaire
    Tout près du Sentier
    Il fait un temps super
    Mais je me sens stressé
    Mes collègues se marrent :
    « Détends-toi, René
    Prend un bon cigare
    Et un petit café… »

    Une fois fini
    Mes collègues crevés
    Appellent un taxi
    Mais moi j'ai envie d'sauter
    Je fais tout Paris
    Puis je vois un troquet
    J'commande un déca
    Mais recaféiné

    solo

    J'arrive au bureau
    Ma secrétaire me fait :
    « Vous êtes un peu en retard
    Je me suis inquiétée »
    J'la jette par la f'nêtre
    Elle l'avait bien cherché
    T'façons faut qu'je rentre
    Mais avant un café

    Attendant l'métro
    Je me fais agresser
    Une petite vieille me dit :
    « Vous avez l'heure s'vous plaît ? »
    Je lui casse la tête
    Je la pousse sur le quai
    Je file à la maison
    Et j'me sers… devinez…

    « Papa, mon Papa,
    En classe je suis premier »
    Putain mais quoi ?
    Tu vas arrêter de m'faire chier ?
    Qu'il est con ce gosse !
    En plus il s'met à chialer !
    J'm'enferme dans la cuisine
    Il reste un peu de café

    Ça fait quatorze jours
    Que je suis enfermé
    J'suis seul dans ma cuisine
    Et je bois du café
    Il faudrait bien qu'je dorme
    Mais les flics vont m'choper
    Alors je cloue les portes
    Et j'reprends du café


    votre commentaire
  • music, lyrics, vocal : Bigflo & Oli

    album : La Cour des Grands

    date : 2014

     

    lyrics

    J'sais pas pourquoi, ce matin, je suis très en colère
    Mais je laisse rien paraître devant ma fille et sa mère
    Bisous, "Bonjour", ennui, cafetière
    La jolie vaisselle que nous a donnée grand-mère
    J'aimerais tout foutre en l'air, ouais, j'y pense, des fois
    Les jours se ressemblent comme ma fille et moi
    "Allez chérie, dépêche-toi, on va être en retard
    Dis "Bonjour" aux voisins ; au revoir, connard"
    Toujours bloqué dans la circulation
    Stimulation, agression, allez, avance, pauv' con
    "- Qu'est-ce qu'il t'arrive, papa, dis-moi pourquoi tu t'énerves"
    Je l'entends pas, aujourd'hui, j'suis coincé dans un rêve
    "Allez mon ange, sois sage et passe une bonne journée"
    Ma propre hypocrisie commence vraiment à me soûler
    Youhou ! Maintenant, direction l'taf, l'éclate
    Un lapin dans un clapier, huit heures derrière un clavier
    Ça fait deux semaines que j'essaye de parler à mon patron
    Je l'imagine souvent, le soir, découpé dans des cartons
    "- Monsieur, pour mon augmentation...
    - On en parlera plus tard"
    Dire que ça fait quinze ans qu'j'enfile ce putain d'costard
    Après, j'irai chercher ma fille, comme toujours
    Je ne vois que l'ennui, où est passée ma vie ? Où est passé l'amour ?
    Ce soir, la même bouffe de supermarché
    Haricots verts, steak haché, on fera semblant d'pas s'fâcher
    Mais j'ai encore trouvé des textos dans son téléphone
    C'est pas la fin du monde, ça fait deux ans qu'elle me trompe
    Moi, comme d'hab', je dis rien, non, comme d'hab', je suis aphone
    Ce monde est trop pourri pour ma fille, j'ai honte
    La routine, le premier jour comme le dernier
    Attends, mais y'a pas un fusil dans le grenier ?
    Le taf, l'angoisse, la ville, l'ennui, le temps qui passe, routine, l'ennui
    L'amour, la mort, les rêves, l'envie, photo, sourire, encore la ville
    Le stress, le noir, les larmes, les cris, les klaxons, les sonneries
    Je crois que, ce soir, je vais faire une connerie
     
    [Refrain : Bigflo & Oli]
    Seul dans l'ombre, j'suis qu'un monsieur tout l'monde
    J'avance, je tombe, j'suis qu'un monsieur tout l'monde
    J'ai jeté l'éponge, comme monsieur tout l'monde
    Je plonge dans le plus sombre de mes songes
    Seul dans l'ombre, j'suis qu'un monsieur tout l'monde
    J'avance, je tombe, j'suis qu'un monsieur tout l'monde
    J'ai jeté l'éponge, comme monsieur tout l'monde

    "- Bonsoir
    - Bonsoir
    - Nous aurions quelques questions à vous poser au sujet d'l'incident d'hier soir
    - Oui
    - Vous connaissiez l'voisin ?
    - Oui, oui...
    - Qu'est-ce que vous pouvez nous raconter sur lui ?
    - Sur lui ?

    J'suis encore sous l'choc étant donné qu'c'était un père
    Exemplaire, voisin charmant, attentionné, un type normal, non, rien de louche
    Qui ferait même pas de mal à une mouche, j'l'entendais chanter sous la douche
    Il m'aidait à descendre mes courses
    Un gars ordinaire, discret, sans histoire
    Y'a ma maison à la télé, tout ça : difficile d'y croire
    À la radio, c'est dingue, ils parlent de flingue, de rideaux en sang
    Dire qu'on avait passé le dernier nouvel an ensembles
    On parlait bricolage autour d'un verre, trinquant à notre santé
    Un monsieur tout l'monde, et personne n's'y attendait
     
    - Et à propos d'l'incident ? Vous pouvez nous raconter c'que vous avez entendu ? C'que vous avez vu ?

    Il a tué sa fille et sa femme, 'fin, sa femme en premier
    On parle de fusil et d'idées noires dans l'fond d'son grenier
    J'entends encore le bruit des cris : c'est pire à chaque seconde
    Trois tombes pour un monsieur tout l'monde
    Voisin assassin appuyant quatre fois sur la gâchette
    Les volets fermés, oui, l'drame s'est passé en cachette
    J'ai entendu un "bam", on venait de quitter la table
    Vingt-deux heures trente-deux, une balle : celle qui a tuée sa femme
    Ils s'fâchaient pas mal, j'ai pensé à une dispute banale
    S'enchaîne un coup machinal, le calme, puis la balle finale
    Un coup d'fil : la police débarque, les chaînes télé défilent
    On m'demande des infos sur le barge, un peu comme dans les films
    On a retrouvé l'corps de sa fille tout près du sien
    Dire qu'j'ai vu c'type pleurer à la mort de son chien
    Ma femme ne parle plus depuis qu'elle a su la nouvelle
    Elle a croisée son regard, hier soir, en sortant la poubelle
    Toujours souriant, un gars sympa qui habitait à deux pas
    J'suis sûr qu'les autres voisins disent la même chose de moi
    Il me ressemble : la voiture, la femme, la belle-mère, les soirées à table
    Le canapé, les films banals, le pain pour l'canard du canal
    Le chien, le putain d'nain d'jardin, la terrasse au soleil
    Qu'est-ce qui m'empêcherait de faire pareil ?
     
    Seul dans l'ombre, j'suis qu'un monsieur tout l'monde
    J'avance, je tombe, j'suis qu'un monsieur tout l'monde
    J'ai jeté l'éponge, comme monsieur tout l'monde
    Je plonge dans le plus sombre de mes songes
    Seul dans l'ombre, j'suis qu'un monsieur tout l'monde
    J'avance, je tombe, j'suis qu'un monsieur tout l'monde
    J'ai jeté l'éponge, comme monsieur tout l'monde
    Je plonge dans le plus sombre de mes songes


    J'sais pas pourquoi, ce matin, je suis très en colère
    Mais je laisse rien paraître devant ma fille et sa mère
    Bisous, "Bonjour", ennui, cafetière
    La jolie vaisselle que nous a donnée grand-mère
    J'aimerais tout foutre en l'air


    votre commentaire